Ne nous faisons pas d’illusions. La législature qui débute s’annonce difficile pour le PS. Nos principaux alliés au parlement ont subi d’importants revers. Les possibilités de développer nos valeurs seront rares. Cela est valable tant pour notre Groupe parlementaire que pour nos représentant-e-s au Conseil fédéral. Economiesuisse et le lobby agricole ont désormais une majorité absolue et le parlement se transforme en pays de cocagne pour les défenseurs des intérêts particuliers.

La nouvelle majorité du Conseil national s’engagera contre le tournant énergétique, pour l’augmentation de l’âge de la retraite, poursuivra les démantèlements sociaux et des prestations de l’Etat, tout en baissant les impôts des entreprises et des actionnaires. La suite du programme n’est pas plus alléchante : renforcement de l’armée, durcissement contre les réfugié-e-s, isolement de la Suisse et opposition totale à de saines relations avec l’Union européenne.

Que cela nous plaise ou non, notre principale tâche sera de résister et de répéter clairement notre opposition. Dans les cas d’urgence, nous utiliserons les droits populaires pour contrer le parlement. Les moyens financiers démesurés de l’UDC, du PLR et d’Economiesuisse ne doivent pas nous dissuader. Un référendum est un succès, dès lors que Lisa Müller, Ergün Güngör et Pierre Maître, autrement dit lorsque les citoyen-ne-s « type » de ce pays, ont compris que nous le faisions pour eux.

S’ils voient que notre tradition humanitaire et notre démocratie, qui font notre fierté, défendent également leurs intérêts ; s’ils perçoivent que la liberté est également la liberté des milieux économiques d’opprimer et d’ériger des barrières sociales ; s’ils prennent conscience que notre lutte en faveur des ressources naturelles garantit la survie de leurs enfants ; alors nous pourrons gagner ces futures votations. Les majorités politiques pourront alors à nouveau être rééquilibrées.

Pour y parvenir, il y a besoin de trois choses : tout d’abord, il faut aller chercher les gens là où ils sont, avec un langage compréhensible et des thématiques qui les concernent. Ensuite, nous devons combattre les apôtres du pays d’Heidi et les questions d’identité nationale. La Suisse de la nostalgie et de l’isolement n’existe pas. La réalité de la vie en Suisse ne se trouve pas dans les prés à vaches. A gauche également nous défendons les valeurs que sont la patrie, la liberté et l’autodétermination. Notre pensés ne se limite pas aux frontières. Il y a nombre d’autres valeurs dont nous pouvons être fiers et que nous devons défendre face aux élites financières.

Enfin, nous démontrerons que des alternatives existent. Le simple « non » n’est pas crédible. Se contenter d’attaquer frontalement, sans apporter de réelles solutions, comme Economiesuisse sur le tournant énergétique ou l’UDC sur l’immigration, ne correspond pas à notre mode de faire. Nous pouvons expliquer comment les choses peuvent être différentes, meilleures. Nous l’avons déjà démontré depuis fort longtemps dans les cantons ou villes à majorité rose/verte.

06. nov 2015