La Commission de l’économie du Conseil national (CER-N) a repoussé de justesse une attaque de la droite contre la stratégie de l’argent propre. L’UDC, soutenue par une partie du PDC, a tenté de faire couler l’échange automatique de renseignements (EAR), ce qui aurait torpillé les efforts entrepris depuis plusieurs années. Ceux-ci souhaitaient l’assainissement de la place financière suisse, en la rendant plus propre et résolument tournée vers l’avenir. L’EAR est la pierre angulaire de la lutte contre la fraude fiscale, qui permettrait à la Suisse de rejoindre les standards internationaux.

« Errare humanum est, perseverare diabolicum. Le secret entourant la fraude fiscale appartient désormais à l’histoire, et c’est une très bonne chose. Il semblerait que l’UDC soit le dernier parti à ne pas s’en être rendu compte », explique en substance Ada Marra, conseillère nationale (VD). L’argent sale et la fraude fiscale ne peuvent être des modèles d’affaires ayant encore un avenir.

L’UDC, soutenue par quelques fidèles PDC, met en jeu la bonne réputation de la Suisse et nous fait courir le risque de sérieuses sanctions de la part de l’OCDE, lorsqu’elle souhaite se retirer de l’EAR. « L’EAR est un standard international et empêche les criminels étrangers de pratiquer l’évasion fiscale avec le concours des banques suisses ou les régimes autocratiques de saigner leur propre pays », précise encore Ada Marra.

Le PS est naturellement d’avis que le DFF doit imposer des dispositions de protection des données et suspendre tout accord avec un pays soupçonné d’abus. Mais mettre de côté tout le principe de l’EAR, comme le souhaite l’UDC, et encourager l’évasion fiscale, reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Le PS invite le plénum à suivre la CER-N et à rejeter la demande de l’UDC. 

16. aoû 2017