La concentration, la rentabilité, ainsi que les disparitions de places de travail dans le secteur médiatique, ont été l’un des thèmes politiques dominants dans la vie publique de ces derniers mois. Après la suppression massive de postes de travail au sein de l’ATS, la mainmise de Tamedia sur la Basler Zeitung (BaZ) en est l’exemple le plus récent. La Commission de la concurrence (COMCO) se réfugie, à l’instar du Conseil fédéral, derrière le fallacieux prétexte du « libre marché » pour justifier son inaction. Tous deux préfèrent fermer les yeux sur la lente disparition de la diversité médiatique, tout particulièrement au niveau local – ce qui représente une menace, et non des moindres, pour notre démocratie !

« Tamedia possède toujours plus de maisons d’édition, de Zurich à Genève, en passant par Bâle, Berne et Lausanne. Le monde des médias tend vers la pure rentabilité et l’uniformisation. À quoi sert donc la COMCO, si elle se contente de regarder sans rien faire ? », critique vertement le conseiller national (NE) Jacques-André Maire. Pendant ce temps, le tribun populiste Christoph Blocher complète son arsenal comptant désormais 30 journaux gratuits, avec cinq titres de presse supplémentaires, qui lui permettront d’étendre son influence sur la formation de l’opinion publique. Là aussi, la COMCO semble ne pas vouloir sortir de son hibernation.

Cela fait longtemps déjà que le PS tente d’alerter le monde politique sur les risques liés à la concentration toujours plus aigüe des médias, lesquels nécessitent des mesures urgentes ! « Tandis que Tamedia fait 170 millions de bénéfices, les rédactions voient des places de travail supprimées et des services entiers fusionnés pour des raisons d’économies, la qualité des contenus passant toujours plus au second plan. Le soutien direct au journalisme comme à tous les médias devient inéluctable », ajoute Jacques-André Maire. Le PS réitère son exigence de voir enfin les professions médiatiques couvertes par une convention collective réglant leurs conditions de travail.

L’ATS (dont Tamedia possède des parts non négligeables) n’est pas non plus épargnée par cette course effrénée aux profits. Le Groupe socialiste avait d’ailleurs déposé une motion parlementaire en février dernier, lorsque les suppressions de postes envisagées au sein de l’ATS faisaient la une de l’actualité. Cette motion demande que le travail de service public et l’information de qualité que fournit l’ATS soient garantis.

18. avr 2018