Même si la consommation générale d’alcool se réduit dans notre pays, les comportements à risque, eux, ne cessent de croître entraînant tout un cortège de difficultés.
Le PS considère donc qu’il faut impérativement agir en amont, avant tout en renforçant les mesures préventives. Il juge ainsi que l’introduction de prix minimums pour les boissons à fort pourcentage d’alcool comme l’interdiction de la vente de nuit ou des offres promotionnelles sont des dispositions particulièrement efficaces pour endiguer les conséquences négatives de la consommation d’alcool, en particulier à l’égard de la jeunesse. Malheureusement, la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national les a nettement rejetées, manquant une opportunité de contrer l’accessibilité à un alcool toujours fort, toujours moins cher.
Plutôt que s’atteler à minimiser les problèmes et les dommages causés, la majorité de droite préfère visiblement s’attaquer au porte-monnaie si l’on en croit l’initiative parlementaire dont traite la CSSS-N ce vendredi. Reste que cette proposition visant à contraindre les patients à payer eux-mêmes les coûts de leur prise en charge en cas d’hospitalisation pour consommation d’alcool excessive est extrêmement dangereuse :
- Des vies humaines seront mises en danger lorsque certaines personnes – par crainte d’être confrontées à des conséquences financières insupportables – refuseront d’être médicalement prises en charge.
- Cette proposition sape le principe de solidarité de l’assurance-maladie qui a pourtant fait ses preuves: si des patients souffrant d’un problème lié à l’alcool sont contraints à payer les coûts de leur traitement, le lobby des assurances maladie mettra rapidement tout en œuvre pour étendre cette disposition aux fumeurs, aux personnes en surpoids ou à celles qui ne pratiquent aucune activité sportive, par exemple.
- La restriction aux seuls cas de coma éthylique est inapplicable et soumettra le personnel médical à une bureaucratie inutile. Comment déterminer, par exemple, qu’une personne ivre est un buveur occasionnel (qui devra lui-même prendre les coûts en charge) ou un alcoolique chronique (pris en charge par son assurance) ?
Le PS appelle les partis de droite à prendre au sérieux le malaise grandissant que suscite l’augmentation de la consommation excessive d’alcool. Il convient d’empêcher ces excès par la prévention et l’éducation et non de risquer des atteintes supplémentaires à la santé des patients en les contraignant à payer les coûts de leur prise en charge.