L’industrie aéronautique suisse est une infrastructure clé de notre pays — que ce soit au vu des dizaines de milliers d’emplois qu’elle garantit actuellement, du tourisme, de l’industrie d’exportation ou de l’attractivité du pays en tant que site économique. Il est vrai qu’elle opère dans un secteur où les risques mondiaux doivent être pris en compte dans les marges bénéficiaires et qui doit s’adapter radicalement au changement climatique. Toutefois, comme l’impact de la pandémie de Corona n’était que peu prévisible et qu’il frappe de manière particulièrement dure ce secteur, une aide à l’aviation se justifie. Pour le PS Suisse, cependant, il est impératif que l’aide soit coordonnée au niveau international et liée à des conditions strictes dans les domaines social et environnemental.

Le PS exige que les aides publiques à l’aviation remplissent les conditions suivantes :

Prêts remboursables et transparence financière : les prêts, y. c. intérêts, doivent être entièrement remboursés. Concrètement, cela signifie que l’aide doit être remboursée intégralement, dès que les bénéfices le permettront. Les contributions à fonds perdu ne sont autorisées que pour des mesures de reconversion du personnel ou des mesures liées à la durabilité. Avec Austrian Airlines (compagnie autrichienne), Swiss fait partie du groupe allemand Lufthansa. Les flux financiers entre les compagnies et le groupe doivent, dans la crise actuelle, être entièrement divulgués. Les aides publiques et les conditions dont elles sont assorties doivent être coordonnées par-delà les frontières nationales. La Suisse ne peut et ne doit pas prendre seule des décisions dans ce domaine.

Garantie de l’emploi : les aides publiques doivent être liées à une garantie de l’emploi. Cela signifie qu’aucun licenciement ne sera toléré pendant toute la durée de l’aide. Swiss, par exemple, a introduit très rapidement la réduction de l’horaire de travail (RHT) et bénéficie déjà d’un soutien social. Il ne doit pas non plus y avoir de (nouvelles) détériorations des conditions de travail, sachant que de nombreux employé-e-s travaillent actuellement sur appel. Le PS est conscient que 80 % d’un salaire dans le segment des bas revenus peut remettre en question le minimum vital qui devrait être assuré. Le PS appelle donc à une augmentation volontaire des montants payés par les employeurs.

Pas de dividendes, de rachats d’actions ou de primes : tant que les prêts ne sont pas entièrement remboursés, les entreprises ne peuvent plus verser de dividendes. Aucun apport en capital ne peut être remboursé et aucun nouvel investissement en immobilisations ne peut être effectué, à l’exception des investissements de remplacement. Toutes les entreprises concernées doivent renoncer au versement de primes aux membres de la direction et de leur conseil d’administration pendant toute la durée de l’aide et jusqu’au remboursement complet des prêts.

Stratégie durable : le transport aérien est, de manière globale, très dommageable pour le climat. Les entreprises doivent donc s’engager dans une stratégie à long terme qui tient compte de la politique climatique et de la durabilité. Concrètement : pas de résistance à la taxe sur les billets d’avion, participation au développement de carburants synthétiques pour l’aviation, plan de reconversion du personnel en vue des évolutions futures de l’industrie aéronautique.

08. avr 2020