Le Groupe socialiste aux Chambres fédérales souhaite savoir quand et comment le Conseil fédéral compte-t-il intervenir face à la décision du canton de Thurgovie, qui souhaite simplement, à terme, supprimer l’enseignement du français à l’école primaire. Une telle décision irait à l’encontre de l’accord inter-cantonal adopté par la CDIP en 2004 ainsi que de sa mission constitutionnelle d’harmonisation de la formation. L’abandon d’une deuxième langue nationale serait un signal négatif au sein de la Suisse plurilingue, au regard de la cohésion nationale.

L’article constitutionnel sur la formation a été, en 2006, accepté avec 86 pourcents des voix et par tous les cantons. Il prescrit une harmonisation des programmes scolaires et donne à la Confédération la compétence d’intervenir lorsque cette harmonisation est menacée. Pour le PS Suisse, la ligne rouge a été franchie et le moment d’intervenir est arrivé : le canton de Thurgovie souhaite supprimer l’enseignement du français à l’école primaire. Il veut en conséquence savoir, par une interpellation du Conseil fédéral, sous quelle forme ce dernier fera usage de sa compétence. 

« L’harmonisation des objectifs et de la durée de la formation scolaire est là pour promouvoir l’égalité des chances », soutient le conseiller national (VS) Mathias Reynard. À cela s’ajoute le signal fatal qui annonce la suppression de l’enseignement précoce du français : « La Suisse, comme pays fondamentalement plurilingue, ne peut pas se permettre une telle dérive. L’enseignement d’une deuxième langue nationale sert non seulement la pure construction du savoir, mais promeut également la bonne entente culturelle ainsi que le respect des minorités linguistiques à l’intérieure de la Suisse plurilingue. »

04. mai 2017