Le pouvoir des assurances maladie au parlement est sans limites. Elles veulent non seulement rendre le changement de franchise plus difficile, mais réclament en plus une plus forte participation des assuré-e-s aux coûts. Le lobby des caisses et la majorité bourgeoise viennent d’imposer leur vision en matière de financement des prestations ambulatoires et hospitalières. La conséquence est la perte de contrôle démocratique sur les prestations des caisses maladie, qui sont de plus en plus libres d’agir comme bon leur semble.

Durant la séance de la commission de la santé du Conseil national, le lobby des assureurs a réussi un grand coup grâce au soutien de la droite: les personnes au petit revenu et les malades chroniques devront payer davantage. Celui qui choisit une franchise élevée ne pourra plus la changer durant 3 ans. « Si l’assuré tombe malade durant cette période, cela peut avoir des conséquences financières désastreuses pour lui ! », explique la conseillère nationale (TI) et vice-présidente du PS Suisse Marina Carrobio.

La droite a également approuvé un projet qui oblige les cantons à rembourser aux caisses près d’un quart des coûts de la santé. Aucun contrôle démocratique ne pourra être exercé sur l’utilisation de ces deniers publics. Personne ne sait qui devra désormais contrôler les coûts. Les mauvais incitatifs quant aux tarifs mal construits ne seront toujours pas levés tandis que les coûts de la santé continueront d’augmenter, au grand dam des assuré-e-s.

Cela n’est pas tout: les assuré-e-s devront débourser encore plus de leur propre poche. Tandis qu’ils participeront davantage aux coûts, les hôpitaux privés et assurances complémentaires vont recevoir davantage de subventions de l’assurance de base. « Le pouvoir des assureurs au Parlement est omniprésent. La majorité de droite ne se soucie que des intérêts des assureurs et non pas des assuré-e-s ! » critique Carrobio. Pour cette raison, le PS soutient l’initiative contre le lobby des assurances qui vise à renforcer l’indépendance du parlement face aux caisses maladie.

20. avr 2018