Avec la décision du Conseil des États, acceptant la proposition de la Commission sur le thème de la loi sur l’égalité, la Chambre des cantons repose les pieds sur terre. Elle choisit ainsi d’adopter une mesure minimale pour améliorer la situation de l’égalité salariale. Malgré cela, le Conseil des États reste bien loin d’un modèle qui permettrait, enfin, de respecter l’exigence constitutionnelle « salaire égal pour un travail de valeur égale ».

En décidant, lors de la session de printemps, de renvoyer le projet en Commission, la majorité masculine et bourgeoise du Conseil des États s’était placée toute seule en situation de hors-jeu. La Chambre haute corrige donc le tir aujourd’hui. Pour Géraldine Savary, conseillère aux États (VD), « la révision de la loi sur l’égalité ne peut être qu’une première étape, car l’égalité salariale ne pourra pas être atteinte par de simples mesures volontaires ». Le PS exige, depuis des années, la mise en place d’une régulation contraignante et de sanctions.

Dans le projet tel qu’adopté, le PS salue le principe d’analyses salariales, instituant de fait une meilleure transparence pour les travailleuses et travailleurs. Cependant, l’absence de sanctions pour les entreprises qui manqueraient à leur devoir reste le point noir de cette révision. De plus, les employeurs comptant moins de 100 collaborateurs/trices ne se verront pas concernés par cette réforme minimaliste, empêchant ainsi l’accès à la transparence pour nombre d’employé-e-s. « Ce vote est une victoire d’étape ; un symbole démontrant que la question de la discrimination salariale ne peut plus simplement être balayée par un revers de main. Mais de nombreuses étapes sont encore nécessaires pour parvenir enfin à l’égalité salariale », rappelle encore Géraldine Savary.

29. mai 2018