Depuis le début du millénaire, la Suisse a exporté pour un milliard de francs d’armes aux autocraties de la péninsule Arabique. « La plupart des pays du Golfe ne respectent pas les droits humains et ils ont étouffé par la force toute action démocratique » critique le conseiller national (JU) Pierre-Alain Fridez. De manière générale, l’exportation de matériel de guerre vers les pays dont la situation est préoccupante n’a presque pas diminué. En déposant une interpellation, le PS veut savoir comment la modification de l’Ordonnance sur le matériel de guerre a influé sur les exportations d’armes vers les régimes non démocratiques.

Les chiffres présentés aujourd’hui par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) concernant les exportations de matériel de guerre attirent fortement l’attention. Avec l’Indonésie comme deuxième client (120 millions de francs), les Emirats arabes unis à la septième place et le Bahreïn à la huitième place (chacun 14 millions de francs), nous trouvons parmi les bénéficiaires de ces exportations des pays qui sont connus pour ne pas respecter la démocratie et les droits humains. Autre information marquante : les ventes d’armes vers le Pakistan ont triplé.

Depuis l’année 2000, la Suisse a exporté pour un milliard de francs de matériel de guerre aux Etats de la péninsule Arabique.

Une analyse plus approfondie indique que depuis 2008, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Pakistan nous ont acheté des armes pour une valeur de 976 millions de francs. Non seulement ces quatre pays bafouent les droits humains et la démocratie, mais ils sont également à l’origine  des organisations terroristes les plus violentes de ces dernières années.

« Le PS ne comprend pas que la Suisse puisse gagner des millions en vendant des armes et du matériel de guerre à des Etats qui ne veulent rien savoir des droits humains et qui sont impliqués dans des conflits sanglants » déclare Pierre-Alain Fridez. Le PS estime que la modification très controversée de l’Ordonnance sur le matériel de guerre apportée l’année dernière – grâce à la voix prépondérante du président du Conseil national, issu des rangs du PDC-  est une grosse erreur. Le Parti déposera donc une interpellation lors des sessions parlementaires de printemps, afin que les conséquences de cette modification soient clarifiées.

26. fév 2015