Les entreprises basées en Suisse devraient également être tenues pour responsables, ici, si elles violent les droits humains ou nuisent à l’environnement à l’étranger. L’initiative « pour des multinationales responsables », soutenue par le PS Suisse, demande que cette approche devienne une évidence. Il est donc décevant que le Conseil national invite à rejeter l’initiative. Il faut cependant saluer le fait que la chambre du peuple soutienne un contre-projet efficace, posant des règles de responsabilité pour les grandes entreprises. Le Conseil des États doit maintenant aussi prendre conscience qu’il ne doit pas céder aux sirènes du lobby des multinationales.

« Le contre-projet du Conseil des États n’est qu’un alibi. Celui-ci ne pose aucune responsabilité à l’étranger des grandes entreprises dans les cas de violations des droits humains ou de protection de l’environnement », déclare la conseillère nationale (GE), Laurence Fehlmann Rielle. « Le Conseil des États refuse d’entendre la population et mène une politique clientéliste. Les entreprises basées en Suisse doivent être tenues pour responsables si elles violent les droits humains ou nuisent à l’environnement. »

Bien que le projet alternatif du Conseil national n’aille pas aussi loin que l’initiative, il constitue néanmoins un pas important dans la bonne direction. « Quiconque empoisonne l’eau potable, chasse des populations, tolère le travail des enfants, détruit des zones entières de terres et obtient un avantage concurrentiel grâce à une telle irresponsabilité, devrait être condamnable », déclare Baptiste Hurni, conseiller national (NE). « Personne ne devrait pouvoir se soustraire au respect des droits humains et à la protection de l’environnement. »

04. mar 2020