Guidé par une vision économique dépassée, le PLR a présenté un papier de position économique qui met l'accent uniquement sur les intérêts des sociétés et des détenteurs de capital. Le document décrit une Suisse nationaliste et égocentrique, censée se lancer dans la course mondiale aux avantages concurrentiels grâce à la déréglementation, la libéralisation et le dumping fiscal. Le PLR ne dit pas un mot sur une économie qui tiendrait compte de la cohésion sociale, de l'environnement et des droits humains. Quel dommage : une véritable politique économique « tournée vers l'avenir » doit être une politique économique « responsable », au bénéfice de toutes et tous.

« Pour le PLR, la politique économique consiste évidemment à répondre aux souhaits d'Economiesuisse et des grandes entreprises », explique Ada Marra, conseillère nationale (VD) et vice-présidente du PS Suisse. « Le PLR exige des mesures de politique économique satisfaisantes pour les entreprises et leurs propriétaires, mais pas pour celles et ceux qui travaillent pour ces entreprises. » Le parti libéral appelle à l'allongement et à la flexibilisation du temps de travail. « Les dernières études montrent à quel point le stress au travail nuit à la santé. Par ailleurs, le PLR ne propose aucune réponse aux difficultés rencontrées par les personnes de plus de 50 ans sur le marché du travail. »

Le changement climatique est également complètement exclu du papier de position. Le PLR ne propose aucune mesure économique pour lutter contre le réchauffement climatique – contrairement au Plan Marshall du PS qui se concentre sur l'énergie solaire et l'efficacité énergétique afin d’en finir avec le pétrole, et d'une manière socialement acceptable. « Cela prouve que la girouette verte du PLR n’était qu’une mascarade écologique », explique encore Ada Marra. « En cas de doute, le PLR donne systématiquement plus de poids aux intérêts des grandes entreprises. »

Le PLR n'a rien appris de ses échecs en matière de politique fiscale, notamment avec la RIE III. « Il continue d'exiger la suppression du droit de timbre, provoquant ainsi des pertes fiscales de plusieurs milliards de francs, dont les conséquences devront être supportées par le reste de la Suisse », estime l’élue vaudoise. « Il s’agit, là encore, d'un pur cadeau fiscal en faveur des riches, ne profitant en rien au grand public. » 

22. aoû 2019