Une réglementation efficace de l’admission des prestataires de soins est essentielle pour freiner l'augmentation incontrôlée des coûts de la santé. La modification de la loi fédérale sur l'assurance-maladie (LAMal), adoptée hier soir par le Conseil national, a été édulcorée par la droite à un point tel que les compétences de contrôle des cantons sont peu à peu transférées entre les mains des caisses.

« Cette modification de la LAMal est une démonstration de force des caisses-maladie, qui veulent tenir les rênes du système de santé », explique Rebecca Ruiz, conseillère nationale (VD). Le projet a été modifié de sorte qu'il n'entrera en vigueur que si le « Financement uniforme des services ambulatoires et hospitaliers » (EFAS) le fait en même temps. « Ce lien est insoutenable. Il est question de service public. La garantie de l’approvisionnement de base doit rester entre les mains de l'État et des cantons. »

Le PS déplore également la possible abolition de l'obligation contractuelle. A l'avenir, les assureurs ne seront plus obligés de coopérer avec tous les médecins agréés. Ils pourront picorer et n'engager que les médecins les moins chers. Les médecins traitant des patient-e-s âgé-e-s ou gravement malades pourraient être automatiquement exclus car ils génèrent davantage de coûts. « Ce mécanisme est particulièrement dangereux pour les malades chroniques », explique encore Rebecca Ruiz. « Le PS ne peut donc pas accepter ce projet. »

13. déc 2018