Le PS refuse l’initiative « No-Billag », tout comme le contre-projet issu des rangs de l’UDC. Les deux ont pour objectif le démantèlement de la SSR. C’est une nouvelle attaque contre le pluralisme des médias, après que des maisons de presse privées ont récemment supprimé des postes, fusionné des rédactions et rayé des titres. La sphère publique démocratique est tributaire d’un service public de presse et d’un quatrième pouvoir fort, dans toutes les parties et régions linguistiques du pays. Pour mener à bien cette tâche, la SSR a besoin de moyens adéquats.

L’initiative « No-Billag » devrait plutôt s’appeler l’initiative « No-SSR ». Si la redevance devait être retirée de la SSR, comme l’exige l’initiative, cela signifierait tout simplement sa fin. Il en va de même pour le contre-projet de l’UDC, qui ne veut supprimer « que » la moitié de la redevance : la SSR ne pourrait plus remplir sa légitime mission démocratique. Une grande partie des 6 000 places de travail chez elle serait remise en question. En outre, les offres émanant de concessionnaires de stations de radio et TV financés par les redevances seraient fortement réduites.

Il est d’autant plus inquiétant qu’economiesuisse soutienne ce contre-projet. Quand la plus grande association patronale prend une position active contre le journalisme et contre la pluralité des médias, la question de ses motivations se pose : sont-ce de pures « avances » faites à l’UDC ? Ou bien l’économie a-t-elle un problème contre les médias qui la dérangent ? Les conséquences d’une destruction de la SSR sur le débat démocratique ne semblent en tout cas pas déranger economiesuisse.

Le PS rejette le contre-projet et va combattre l’initiative « No-Billag ». La SSR n’est pas une vache sacrée. Mais elle a une mission journalistique à remplir en tant que service public. La petite et quadrilingue Suisse, avec sa démocratie directe, a besoin de médias indépendants, qui servent de forums pour les débats nationaux. Détruire la SSR revient à affaiblir la démocratie. 

12. sep 2017