La Commission de l'économie et des redevances du Conseil national (CER-N) souhaite suspendre la Convention contre la double imposition conclue entre la Suisse et l'Arabie saoudite. Le signal diplomatique envoyé par cette démarche est très clair. Dans le contexte de l'assassinat de Jamal Khashoggi et de la guerre que mène l'Arabie saoudite contre la population civile du Yémen, la Suisse ne peut pas se contenter de traiter cela comme simple point à l'ordre du jour, mais elle doit surveiller ses relations avec ce pays et élaborer une stratégie cohérente.

« Les questions fondamentales concernant la coopération économique avec l'Arabie saoudite doivent être clarifiées », a déclaré Ada Marra, conseillère nationale (VD). « Nous devons réfléchir aux accords que nous voulons conclure avec les pays qui ne respectent pas les droits humains. » Il est important que chaque département n'élabore pas sa propre politique sans coordination, mais que le Conseil fédéral poursuive une stratégie cohérente.

« Trop de questions restent sans réponse dans nos relations avec l'Arabie saoudite. C'est pourquoi nous avons besoin d'une stratégie qui soit globale de la part du Conseil fédéral », explique Ada Marra. Il n'a, entre autre, pas été décidé si le ministre des Finances Ueli Maurer se rendrait dans cet État du Golfe l'année prochaine, ni quelles sont les responsabilités des entreprises suisses lorsqu'elles opèrent dans ces pays. Il n'y a pas non plus eu de décision définitive quant aux conditions dans lesquelles les transferts de données de la Suisse vers l'Arabie saoudite, prévues pour l'automne 2019 dans le cadre de l'échange déjà convenu, auront lieu.

13. nov 2018