Si un soutien clair au projet FAIF et les tendances de rejet de l’initiative UDC contre l’immigration de masse sont réjouissants, il importe de rester prudent. Les enjeux du 9 février prochain sont suffisamment importants pour éviter de crier victoire trop tôt. L’UDC souhaite tenter un virage extrêmement dangereux à 180°, afin de revenir à l’époque des saisonniers et des baraquements. Pour y parvenir, elle entend inscrire dans la Constitution le système archaïque des contingents. La Suisse a besoin de solutions pour son avenir et non de vieilles recettes ayant démontré toute leur inefficacité. Dans la même logique, le projet FAIF est une chance historique de garantir le développement de notre réseau ferroviaire.

L’initiative UDC qui isole la Suisse doit impérativement être rejetée. Elle ne résoudra pas le moindre problème, se contentant d’exploiter certaines inquiétudes rencontrées par la population en désignant, une fois encore, la population étrangère, bouc émissaire par excellence. Des réformes intérieures doivent être entreprises pour répondre aux soucis de la population. Le dumping salarial peut être combattu grâce à un salaire minimum et à la conclusion de CCT. L’augmentation des loyers est de nature spéculative et n’est donc pas à inscrire au crédit de l’immigration. Enfin, si la Suisse forme trop peu de personnel spécialisé, il convient de d’investir dans la formation et non de fermer les frontières.

A contrario des volontés anachroniques affichées par l’UDC, la population aura la possibilité de poser les jalons du futur grâce à l’arrêté FAIF. Les transports publics suisses sont un atout que nombre de pays nous envient. Notre réseau ferroviaire devra pouvoir répondre, dans 20 ans, à la demande d’une société toujours plus mobile. Les constructions et les investissements sont donc nécessaires. Le projet FAIF garantit ainsi le financement de l’infrastructure ferroviaire, afin que la Suisse de demain puisse compter sur des transports publics sûrs et efficaces.

Le rejet de l’initiative discriminante sur l’avortement qui semble se dessiner est un bon signal pour le PS. Une majorité de la population avait adopté, à plus de 70%, l’actuel régime du délai. Le nombre d’IVG en Suisse est, en comparaison internationale, très bas. Dans le cas où une femme souhaite ou doit interrompre sa grossesse, un suivi médical apparaît comme un droit fondamental. En aucun cas des considérations de capacités financières ne doivent intervenir dans cette décision. 

10. jan 2014