Les deux conseillers fédéraux du PLR, Johann Schneider-Ammann et Ignazio Cassis, remettent en question la protection salariale suisse dans le débat sur l’accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne. Ce faisant, ils violent le mandat de négociation du Conseil fédéral et franchissent les « lignes rouges » évoquées. Le PS Suisse soutient donc pleinement la décision des syndicats de se retirer des discussions menées avec les partenaires sociaux sur les mesures d’accompagnement.

« Les conseillers fédéraux Schneider-Ammann et Cassis ne tiennent pas compte de leur mandat en qualité de membres du Conseil fédéral », a déclaré le président du PS Suisse, Christian Levrat. Avec leur volonté d’affaiblissement des mesures d’accompagnement, ils ont franchi les « lignes rouges », qui ont été réaffirmées à plusieurs reprises, mettant ainsi en danger le compromis historique sur la question européenne : l’ouverture vers l’extérieur a toujours été, et doit continuer, à être liée aux progrès sociaux en matière de politique intérieure. « Grâce à ce compromis, le peuple suisse a réitéré, à cinq reprises, son soutien à la voie bilatérale. Cependant, un accord qui menace les acquis sociaux et remet en cause la protection des salaires et des conditions de travail n’aurait aucune chance dans les urnes. »

Suite au rejet de l’EEE, le Conseil fédéral et les principaux représentant-e-s des entreprises avaient eu la clairvoyance de faire les concessions sociales nécessaires, notamment au travers des mesures d’accompagnement. Le fragile équilibre trouvé alors est aujourd’hui remis en cause par les conseillers fédéraux PLR, dont l’attitude est aussi irresponsable que négligente. Le PLR et ses conseillers fédéraux doivent donc être stoppés le plus rapidement possible.

La position du PS n’a pas changé depuis sa « Feuille de route Europe », adoptée en 2016, et reste sur la ligne officielle du Conseil fédéral. « Nous nous félicitons de l’accord-cadre, qui constitue une étape importante dans la stabilisation et le développement de nos relations avec l’Europe », a réitéré Christian Levrat. « Cependant, le PS a clairement indiqué dès le départ qu’il ne soutiendra l’accord-cadre que s’il garantit que la protection des salaires obtenue pour les employés sera maintenue. Si tel ne devait être le cas, les conseillers fédéraux libéraux-radicaux porteront seuls la responsabilité de cet échec. »

08. aoû 2018